Des histoires de pistons, de tôles et de boulons qui finissent bien !
     
350 TRIUMPH 3TA 1965

Restauration Triumph 350 3TA 1965
page 22 à 27
Restauration 350 Triumph 3TA

Restauration de la Triumph 350 3TA

Episode 22

Restauration de la Triumph 350 3TA, également connue sous le nom de Triumph Twenty One

Réparation du carter de chaîne qui a dû encaisser une chaîne. Pour ceux qui doutent qu'une chaîne qui casse peut faire mal...

Je commence par marteler les bords et couper les petits morceaux qui dépassent.

Puis, comme c'est courbé dans deux directions, je ne peux pas faire la pièce en une seule fois (je ne suis pas tourneur-formeur, j'aimerais bien...), je découpe des petites rustines que je brase.

Je commence par le bas,

Puis en haut (comme vous le voyez, je ne suis pas non plus soudeur, mais ça tient bien, juste je fais des petits cratères...)

Et par petits morceaux successifs, j'arrive à la dernière rustine.

Bien sûr, pour être prêt à peindre, il faudra mastiquer (en un seul mot!)

Ensuite, je reviens à la mécanique pour extraire les roulements. Une petite chauffe à 120°C, montée en température en même temps que le four, et ça sort facilement. À gauche (roulement vilebrequin)

Et à droite, roulement boîte. Pour le moment, je laisse la bague en bronze droite, je verrai plus tard s'il faut la changer ou pas. Pour le moment, je n'ai pas fait de mesure, elle n'est pas marquée, mais elle est peut-être usée...

Ensuite... je fais une bêtise!

Vous vous souvenez de la petite vis de la plaque d'embrayage qu'il a fallu percer car sa tête était bouffée? Et bien, j'ai tenté d'extraire ce qu'il restait dans le carter en reprenant le petit taraudage M4 que j'avais fait au centre de la vis lors du démontage... et j'ai pété le taraud dedans...

Je me retrouve avec une vis dans le carter, à environ 1 mm sous le plan de joint, avec un bout de taraud pété à l'intérieur, et pris sur au moins 3 ou 4 filets, impossible à atteindre par l'autre côté car on est à ras du carter. Bien sûr, sur les 6 vis, c'est la plus délicate!

Bon, comme il faut bien que je m'en sorte, je me fais une plaque pour avoir un gabarit pour me guider un peu

Ensuite, j'essaie toute la gamme des fraises Dremel : diamant, puis carbure

Et c'est finalement la fraise boule en carbure de tungstène qui me sort d'affaire, au bout de 2 heures de bataille et 50€ de matos!

Et ce n'est pas fini, car maintenant il faut que je trouve le filetage et que j'achète les bons filets rapportés. C'est vachement tentant de mettre un Helicoil M4!

Tient, pour finir, j'ai testé le dérouillage au vinaigre blanc pour la visserie des gardes-boues et autres tôles. Et bien, après 24 heures de trempage, c'est pas mal du tout. Il faut quand même un petit coup de brosse à la fin, mais la rouille ne tient plus du tout.

Exemple avant...

Après, juste un coup de brosse pour enlever la pellicule de rouille.

Restauration 350 Triumph 3TA

Restauration de la Triumph 350 3TA

Episode 23

Restauration de la Triumph 350 3TA, également connue sous le nom de Triumph Twenty One

L'extraction de l'axe du bras oscillant est une sacrée aventure !

Au départ, ça paraît facile, une tige filetée, un tube et... rien !

Debout sur la clé, rien ne bouge, je chauffe, j'arrose de dégrippant tous les jours, je rechauffe, rien, nada ! L'axe est totalement grippé.

J'ai laissé tomber un moment, et puis de retour d'aérogommage, j'ai tenté autre chose.

Pendant deux jours, j'ai versé du vinaigre dans l'axe (en bouchant une extrémité) en me disant que ça devrait peut-être dissoudre la rouille dans la partie centrale (car le bras oscillant n'est pas bloqué, il oscille normalement sauf qu'il a pas mal de jeu latéralement).

Puis j'ai de nouveau chauffé et retenté avec ma tige filetée de 14 au centre... échec !

La nuit porte conseil, je vais tenter un autre truc !

Je vais me faire une presse !

Deux morceaux de profilé U largeur 80, deux tiges filetées de 14, un cric hydraulique 5T, et un embout pour pousser, qui rentre dans le tube sur 10 mm pour avoir un guidage et éviter qu'il ne ripe.

Je chauffe et je pompe ! Il me faut un levier d'un mètre sur le cric, j'ai vraiment peur que tout éclate ! Du coup, je mets mon casque intégral pour continuer !

Impossible d'appuyer plus fort sur le cric. Je chauffe et je laisse en pression pendant une heure ou deux...

À mon retour, je donne quelques coups de marteau sur le haut de ma presse (action - réaction !) puis je libère tout, et je remets du dégrippant.

Le lendemain, je recommence, je remets le cric et en avant et... crac ! Putain, c'est venu !

Ensuite, il me suffit de faire 3 axes de poussée de longueur différente jusqu'à la sortie totale ! La vache, pas facile, celui-là !

De bas en haut, les axes de poussée successifs

Le U de 80 plié, témoigne de l'effort...

Et voilà l'axe, bien bouffé par la rouille

Pour le refaire, je ne sais pas si je reprends les portées au tour et refais les bagues, mais il faudra que je puisse aussi usiner les réserves de graisse ou si je mets du neuf...

Lien vers l'axe du bras oscillant

Lien vers la bague du bras oscillant

Restauration 350 Triumph 3TA

Restauration de la Triumph 350 3TA

Episode 24

Restauration de la Triumph 350 3TA, également connue sous le nom de Triumph Twenty One

Les pièces principales de la partie cycle sont à la peinture. Je confie ça à une boîte de thermolaquage, je garde quelques pièces à faire (par exemple, carter de chaîne où j'ai dû mettre du mastic, incompatible avec le four d'un thermolaquage).

J'espère récupérer tout ça dans une semaine, je suis toujours inquiet quand je pose des pièces quelque part !

Pour l'habillage (garde-boue, réservoir, phares, etc.), on verra plus tard, pour le moment ça reste dans le jus !

Retour au moteur pour les derniers démontages, à savoir les bielles et le conduit de lubrification du vilebrequin.

Les coussinets sont bien rayés,

Les portées du vilebrequin sont aussi marquées, mais je me dis que ce n'est pas rédhibitoire. Je vais juste mettre en place des coussinets neufs aux cotes std.

Après les têtes de bielles, voyons les bagues bronze. Je tourne un guide qui rentre dans la bague pour guider et qui appuie sur l'extérieur.

Ça s'extrait facilement.

Puis je vais démonter le conduit de lubrification, qui apporte l'huile aux coussinets.

Et dire que j'ai hésité à le démonter... Bon, je pensais bien que j'allais galérer. Oui, ça n'a pas été simple du tout, il faut dire que l'empreinte est très très peu profonde et convexe en plus !

Déjà, je fais sauter le coup de poinçon d'arrêt et je tente au tournevis à frapper, bien sûr je ne me faisais pas trop d'illusions. La vis éclate et le tournevis ripe.

J'insiste pas, je vais creuser l'empreinte avec une petite fraise de 4, c'est un peu délicat mais je parviens à fixer le vilebrequin sur le combiné.

Ensuite, je creuse !

Puis je taille une pauvre clé de 8 qui ne demandait rien !

Chauffe,

La clé taillée rentre bien dans l'empreinte, je prends la clé de 8 dans une pince étau pour avoir un bon bras de levier et enfin ça finit par bouger.

Petit à petit la vis se desserre, mais ça reste bien dur jusqu'au bout

Ça colle, c'est très épais. Avant de tenter de retirer le tube, il faut quand même nettoyer.

Pour liquéfier un peu, je lui mets le feu !

Quand c'est à peu près propre, je taraude le tube, à M12 x 1.25. Je préfère faire un pas fin, mais au bout du compte, pas moyen de trouver un boulon correspondant dans les boîtes. Alors, je tente de visser du 12 par 1.75 en forçant un peu (...) et finalement ça vient bien !

Ensuite, c'est nettoyage à fond des conduits, et du tube jusqu'à ce que le dégraissant ressorte propre !

Attention lors du remontage, il faudra bien positionner le tube pour que le boulon de la masse du vilebrequin vienne bien dans le trou qui empêche de tourner le tube...

Restauration 350 Triumph 3TA

Restauration de la Triumph 350 3TA

S2 Episode 1

Restauration de la Triumph 350 3TA, également connue sous le nom de Triumph Twenty One

Voilà, la saison 1, consacrée au démontage et au nettoyage, est terminée. La saison 2 sera consacrée au remontage, voilà qui est motivant.

Et pour commencer, il faut passer à la caisse !

J'ai divisé mes achats en 3 groupes histoire d'étaler un peu les dépenses...

Groupe 1 : Ce qu'il faut pour remonter !

Groupe 2 : Ce qu'il faut pour démarrer et la faire rouler !

Groupe 3 : Ce qu'il faut pour la faire belle !

Pour le groupe 3 qui consistera essentiellement à la peinture et au chromage, je vais vraiment attendre. Je vais la remonter déjà avec ses gardes-boue et autres tôleries rouillés, y compris le réservoir qui, si nécessaire, recevra tout de même un traitement résine.

Il faut dire qu'on n'est pas d'accord avec ma femme ! Elle voudrait qu'on la fasse bleu / blanc (la couleur des T90 de 65 ou 3TA de 66) et non silver bronze conformément à son année pour la 3TA, et même qu'on lui donne un look de T90 en virant les caches autour du phare ! Tant qu'à faire, on mettrait les pots relevés de la T100 !

Elle a franchement raison, les T90 ou T100 sont vraiment plus jolies, alors on verra bien !

Mais revenons à la commande des pièces pour mon groupe 1 :

La réception des pièces du thermolaquage est sympa également, même si dans un premier temps ça fera peut-être curieux d'avoir le noir neuf et le reste des pièces de carrosserie rouillées !

Restauration 350 Triumph 3TA

Restauration de la Triumph 350 3TA

S2 Episode 2

Restauration de la Triumph 350 3TA, également connue sous le nom de Triumph Twenty One

Voici donc les pièces de carrosseries :

À part les 2 grosses marques sur le garde-boue avant, il n'y a pas vraiment de "carrosserie" à faire, alors finalement l'option peinture revient. Mais là, je ne vais pas être 100% conforme car je ne vais pas prendre la couleur de 1965 (silver bronze) mais celle de 1966, c'est-à-dire bleu pacifique et blanc Alaska !

Déjà, il va falloir décaper tout ça !

J'ai trouvé les teintes d'origine pour la 3TA chez RS Paint.

Le pacific blue est un candy, c'est-à-dire qu'il faut une primaire (à ne pas confondre avec l'apprêt) puis la couleur finale. C'est l'ensemble primaire et couleur finale qui donne la bonne teinte. Pas simple à faire, je ne sais pas encore si je ferai faire ou si je me lancerai...

 

Dans la perspective de leur décapage, je démonte les fourreaux de fourche et fait un bon nettoyage, il y en avait vraiment besoin !

 

Clé de 8 à pipe usée pour le boulon du plongeur !

En fond des fourreaux, ce n'est pas terrible non plus !

Restauration 350 Triumph 3TA

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S2 Episode 3

Restauration de la Triumph 350 3TA, également connue sous le nom de Triumph Twenty One

Aujourd'hui j'ai eu le plaisir de recevoir le premier lot de pièces commandées, alors un peu de classement s'impose :

(commande chez British Only Austria, pas de frais de douane contrairement aux commandes UK > 150e)

 

Maintenant que j'ai les pièces, il faut commencer à remonter !

Je débute par les bagues du bras oscillant, pour bien les aligner car elles sont assez fines et peuvent se mettre de travers, je fais deux embouts de guidage.

Le montage se fait à froid.

Pour le montage de l'axe, il faut par contre ajuster les bagues de quelques dixièmes.

J'achète un alésoir réglable à main 21.5-23.75 et je me sers du tour pour brider le bras oscillant en alignant bien les bagues.

Petit à petit, je m'approche, là l'arbre fait 22.165, les bagues 22.15

Encore un peu jusqu'à ce que l'arbre rentre en glissant !

Ensuite côté cadre, je passe aussi l'alésoir car les portées sont ovalisées et il faut aussi gagner quelques 1/10.

Enfin, l'arbre est inséré en le serrant (montage à la maillette "fort" !)

Je teste que le bras oscillant oscille sans effort et n'a pas de jeu : c'est tout bon !

Après le bras oscillant, je galère 2 bonnes heures pour monter la béquille centrale, ou plutôt son ressort. Je le mets avant de mettre les axes de la béquille pour que ce soit plus facile tout de même, mais ensuite rentrer les deux boulons est vraiment dur. Je fais un centreur pour m'aider un peu, mais c'est pas facile ! Bien content quand enfin c'est monté !

 

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